L’histoire du Tango ( Acte 4 )
L’ascension sociale du tango : vers les salons bourgeois. Dans les tavernes des faubourgs populaires, il n’y a pas que la population défavorisée qui danse le tango. Les fils de « bonne famille » s’y dévergondent aussi. Ils s’adonnent à beaucoup d’inventivité et de créativité dans l’art de séduire. L’un des moyens en sera la danse.
Dans les années 1910, ces « niños bien », en voyage d’étude dans les capitales européennes présenteront cette nouvelle danse dans les salons bourgeois. Les Parisiens avides de nouveautés exotiques et coquines se montreront ouverts et enthousiasmés. La frénésie du tango se répandra dans Paris, symbole de la mode, de l’avant garde, des plaisirs raffinés. Regardée par le reste de l’Europe, le tango rayonnera rapidement malgré le regard réprobateur du pape en 1914.
L’ascension sociale du tango :
La haute société parisienne lui offrira également un nouveau visage. Elle le dépouillera de ses connotations sexuelles, provocantes ; le rendra élégant. Seront supprimés les déhanchés et accroupissements.
Au niveau musical :
Au niveau musical, l’esprit vif et facétieux de la milonga muera en un rythme plus lent, cadencé. Le son du bandonéon, instrument (Allemand) s’imposera et transmettra une émotion plus grave, sentimentale, nostalgique. Il détrônera la flûte tandis que le piano remplacera la guitare. Les immigrés italiens apporteront du lyrisme dans la manière de phraser la musique, tant au violon qu’au chant. L’acquisition des lettres de noblesse du tango passera aussi par des paroles de chants sentimentales et poétiques ; contrairement aux paroles crues du début. Un nouveau thème récurrent et à succès sera celui de l’amoureux passionné et éconduit (ou éloigné) exprimant sa peine.
Rencontrant le succès, les trios ou quartettes s’étofferont en « Orquesta tipica ». Ils constitueront l’ensemble de référence composé de deux bandonéons, deux violons, un piano et une contrebasse.
Suite à l’engouement et au « lifting » européen du Tango, la société argentine posera sur lui un regard neuf. Buenos Aires rêverait de devenir le Paris de l’Amérique… d’autant que le Tango est né sur ses terres. Désormais la danse canaille méprisée est devenue une danse de salon admirée par tous et adoptée partout.© Contenu protégé.